Connaissez-vous vraiment la tradition gigot bitume ?
A l'heure où l'ont voit apparaître de plus en plus de prestataires qui se spécialisent dans cette coutume, la team de Lulu revient sur la véritable histoire de la tradition gigot bitume.
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La tradition du gigot bitume
Comme expliqué sur notre site ici, la tradition gigot bitume est une coutume qui prend ses racines au début du sicèle dernier. La tradition débute alors que les ouvriers des travaux publics découvrent qu'ils peuvent utiliser le bitume comme un moyen de faire réchauffer leur gamelle sur les chantiers. Une cuisson à 180 degrés qui n'a rien à envier au micro-onde !
Tranquillement, ce mode de cuisson va se répandre à d'autres corps de métier. Elle va alors s'étendre au secteur du BTP et va être particulièrement développée par les étancheurs, qui disposent de tout le matériel nécéssaire : des pains de bitume spécial toiture et d'une chaudière pour faire fondre le bitume.
Les débuts de Lulu
C'est dans les années 80 que Lulu, du haut de ses 20 ans, débarque dans le monde du BTP. Après quelques années à travailler en boulangerie, il découvre l'univers des chantiers et surtout, le métier d'étancheur. Et qui dit métier d'étancheur, dit forcément ... gigot bitume ! Mais attention, si la tradition existe, elle n'a rien avoir avec ce que l'on connaît aujourd'hui. " On faisait ça sur les toits, entre nous, quand la chaudière était allumée ", explique Lulu. "On prenait même du poulet, car ça revenait moins cher que le gigot ! C'était vraiment un truc d'étancheur, à la bonne franquette entre midi et deux. On mettait deux rouleaux d'isolants, une plaque dessus et on faisait le casse-croute". Puis quand le hors d'oeuvre était terminé, le maître d'oeuvre, l'architecte ou encore l'étancheur proposait qu'on organise un gigot bitume. C'est à ce moment qu'étaient réunis les différents corps de métier : " Les étancheurs préparaient le gigot, chacun amenait quelque chose et on faisait des grandes tablées ! ". Une affaire de convivialité et d'authenticité ...
Une tradition à bout de souffle
Puis cette fameuse chaudière, ingrédient incontournable du gigot bitume, a commencé à s'allumer de moins en moins. Evolution des techniques et du matériel, la chaudière va être principalement utilisée en toiture pour coller les plaques isolantes foamglass. Elle disparaît alors peu à peu des chantiers, emportant avec elle cette vieille tradition. Mais tout remettre sur le dos de la chaudière serait un peu hypocrite. Plus qu'une chaudière qui ne s'allume plus, c'est surtout une époque qui s'efface. Celle où le plus vieux des maçons faisait la quête sur le chantier pour aller commander des sardines sur le port et faire un casse-croute à 10h. Les normes se durcissent, la sécurité n'est plus une option et les méthodes de travail évoluent : le temps de la convivialité est bien vite oublié.
La recherche du traditionnel
Sans jamais vraiment se perdre totalement, la tradition s'essouffle malgré tout pendant quelques années. Puis à l'aube des années 2000, après le fast des années 80, 90, on réalise soudainement que l'authenticité est une valeur précieuse. On cherche à créer des moments conviviaux et on se retourne vers nos bonnes vieilles traditions. Ca tombe bien, la notre attendait patiemment tapie dans un coin qu'on réalise à quel point elle nous avait manqué ! Alors finalement, tout n'est pas vraiment perdu. On se ressaisit de ses codes et on la remet au gout du jour ! Les repas improvisés sur un toit font dorénavant place à des réceptions de chantier, organisées par des prestataires habilités. Mais l'essentiel est là : on continue de se réunir et de célébrer.
Le gigot bitume, c'est bien plus qu'un mode de cuisson un peu original dont on devient spécialiste après quelques cuissons de gigots. C'est avant tout un héritage qui fait partie du folklore de tout un corps de métier : celui de l'étanchéité.
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